Dimension méta de l’apprentissage dans une formation hybride en langues

La formation en ligne a beaucoup évolué les dernières années et a pris plusieurs formes, parmi lesquelles l’utilisation de plateformes de formation pour l’enseignement de langues. La télécollaboration est à la fois une formation hybride et une formation à distance. Cette proposition de communication s’inscrit dans le cadre d’un projet de télécollaboration fondé sur des échanges en ligne mettant en relation des apprentis tuteurs avec des apprenants de FLE. L’interaction via Internet entre les deux groupes se fait autour de tâches dont les tuteurs sont responsables non seulement au plan de la conception, mais aussi au plan de l’animation et du feedback
Avec l’intégration du Web 2.0 dans l’enseignement/apprentissage des langues, Guth et Helm (2010) ont examiné ses potentialités dans un contexte de télécollaboration et ont montré leur importance pour développer de nouvelles litéracies en ligne, tant au niveau langagier, que numérique et interculturel. Étant donné que les apprenants seront amenés à utiliser la langue dans un environnement médiatisé par la technologie, il est nécessaire de les préparer « with a critical awareness of how mediations affect meanings. » (Kern, 2014, p. 352).
Partant de la prémisse que pour s’améliorer en langue étrangère, l’apprenant a besoin d’interagir et de pratiquer la langue, notre objet d’étude est d’examiner ce que les pratiques langagières dans ce contexte d’apprentissage apportent à l’apprenant au niveau méta, à savoir métacognitif et métalinguistique. Dans un premier temps, nous nous demanderons si, au cours d’une tâche d’apprentissage multimodale, l’apprenant réussit à prendre conscience des conditions qui favorisent son processus d’apprentissage. Dans un second temps, nous nous demanderons quels sont les effets du feedback sur les démarches d’autocorrection des apprenants. Nous formulons l’hypothèse que le travail télécollaboratif contribue à développer une réflexion métacognitive et métalinguistique chez l’apprenant.
Notre corpus est constitué d’interactions en ligne entre tuteurs (N=6) et apprenants (N=18) durant une dizaine de semaines, d’extraits des entretiens semi-directifs avec les tuteurs et d’auto-confrontation avec les apprenants, d’extraits des journaux de bord, d’extraits des synthèses réflexives et 5) de notes d’observation participante de l’enseignante. Notre méthodologie de recherche relève d’une démarche descriptive et fait appel à la triangulation de ces différents types de données recueillies. Nous présenterons quelques mesures de type quantitatif et ensuite nous procèderons à une analyse qualitative.