Éponge et bouchon : la puissance de l’interculturel

Principe du MéthoSlam
Dans une ambiance détendue et conviviale, chaque slameur (chercheur, formateur ou enseignant des langues) dispose de cinq minutes chrono pour présenter une découverte, un produit ou une bonne pratique, puis pour convaincre l’auditoire de son utilité et/ou de son excellence. L’intérêt et l’originalité du sujet, l’humour du slameur, les effets de surprise, l’accessibilité des propos sont toujours appréciés ! À la fin de chaque match (succession de slams), les auditeurs votent pour les slams qui leur ont le mieux plu. Ils peuvent ensuite approcher les slameurs et leur poser des questions de façon tout à fait informelle. Des prix récompensent les auteurs dont le slam a été préféré.

Transcription

Si on comparait à l’océan,
Le monde dans lequel nous vivons,
Que préféreriez-vous être ?
Une éponge ou un bouchon ?

L’éponge s’imbibe, elle absorbe,
Elle s’imprègne, elle devient tout autre.
Le bouchon flotte à la surface,
Il garde ses distances.
La socialisation de chacun,
Est ancrée dans une culture particulière,
Qui devient filtre à la perception du monde.

Devenir éponge et absorber tant d’éléments,
Qu’on arrive plus à sortir la tête de l’eau,
C’est risquer de perdre toute sa singularité.
Mais rester tout le temps bouchon,
Refuser d’aller vers diverses espèces marines,
C’est perdre la richesse culturelle océanique,
Dans laquelle on peut s’immerger.

L’océan est un univers riche et multicolore de différentes espèces,
Le monde est un kaléidoscope de différentes langues et cultures.
Le cours de langue permet à l’apprenant de découvrir cette diversité,
Mais en Chine, l’enseignement traditionnel des langues, FLE y compris
Aggrave le degré d’ethnocentrisme des apprenants,
Provoque une grosse lacune culturelle.
Ils refusent de jouer le rôle d’éponge,
Qui absorbe les substances nutritives de la mer.
Ils restent enfermés dans leur carcan,
Se privent de la découverte et de l’enrichissement.

L’important dans l’enseignement des langues,
C’est de former les élèves à être humbles,
Et comme l’éponge, à accepter d’autres visions,
À absorber le monde et à le laisser les remplir.
Rester indifférent et arrogant,
C’est rester sec comme un bouchon,
C’est se prendre pour le nombril du monde,
C’est s’imaginer tout savoir.
L’interculturalité devient un levier pédagogique essentiel,
L’interculturel est le maître mot de ma recherche.
L’interculturel dans l’enseignement du français,
C’est provoquer la découverte et la rencontre concrète,
C’est baigner l’apprenant dans la culture et la vie françaises.
C’est le voir devenir une éponge vis-à-vis de l’autre culture,
Et un bouchon vis-à-vis de sa propre culture.

Que faire pour concrétiser l’interculturel en classe ?
Comment former les élèves à être une éponge ?

Journal d’étonnement, d’abord.
Sous forme de textes et de dessins,
Ils notent leurs étonnements en chinois,
Lors de leur voyage scolaire en France.
En rassemblant ces journaux,
Apparaît un véritable musée interculturel.
Je l’exploite de façon didactique dans mon cours,
Je les sensibilise à la différence dans sa profondeur.

Organisation de rencontre, ensuite.
Séance de discussion avec un chanteur francophone.
Qui parle parfaitement mandarin,
La grammaire devient chanson douce.
Cours d’échange avec les lycéens français,
Qui favorise la connaissance mutuelle,
Manifeste la puissance de l’interculturel.

Et dans la pratique quotidienne,
Intégration systématique de la culture francophone,
Contextualisation culturelle permanente
De la compétence linguistique.
Apprentissage des langues,
À travers la culture.
Absorption constante des élèves,
À l’image de l’éponge.


Une année interculturelle dans un lycée chinois,
Une année de découverte,
Pour d’autres « modes d’emploi »,
Pour d’autres valeurs, d’autres modes de vie.
En se décentrant, en relativisant leur propre perception,
Les élèves deviennent comme des éponges,
Absorbant les éléments nourrissants de l’autre culture.
Ce n’est pas une méthode pour dynamiter la motivation,
C’est une approche pour dynamiser le cours.

Mais encouragement à l’interculturel,
Rapprochement vers l’altérité,
N’implique pas assimilation totale,
Ne signifie pas dénigrement culturel.
C’est aussi une sensibilisation à l’importance,
De conserver sa propre identité, propre culture,
Qui peuvent apporter de l’inspiration à l’autre,
C’est aussi la sensibilisation à l’importance,
D’être un bouchon sec,
Et d’éviter la noyade,
Dans les grandes vagues de la diversité.

Alors à la question, bouchon ou éponge ?
Quelle est votre réponse ?
L’interculturel en didactique du FLE,
C’est une incitation à être,
À la fois éponge et bouchon,
De façon équilibrée,
De manière harmonieuse,
Pour naviguer sereinement,
Dans l’océan de la mondialisation,
Dans un monde interconnecté,
Marqué par sa diversité.

Un monde d’éponges et de bouchons !