Français en Contexte Universitaire - Apologie d’un bon français pour se permettre « l’à-peu-près »
Dans un monde globalisé où la tendance est à la simplification voire la banalisation des langues, où les nouvelles technologies se forcent dans le quotidien personnel autant que professionnel, les réformes des politiques éducatives en matière de langue viennent d’une part bouleverser l’enseignement classique et d’autre part lui octroyer de nouvelles ressources hautement profitables. En matière de français langue étrangère, la situation actuelle laisse à désirer : en effet, depuis la mise en place des épreuves TCF/DELF/DALF prisées par de nombreuses institutions et apprenants, on se rend compte que les attentes de connaissance de la langue de la part des autorités éducatives sont beaucoup moins élevées qu’auparavant. Une des premières répercussions de la mise en place de ces épreuves est le changement radical des méthodes d’apprentissage dans lesquelles le français doit avant tout être un outil de communication quotidienne et in fine, peu importe la façon de se faire comprendre ou de comprendre ; c’est une communication de « l’à-peu-près ». Dans un contexte ouest-européen où les apprenants sont relativement bien exposés au français, ces réformes peuvent avoir leurs raisons d’être mais dans les pays où le français n’est pas une langue très répandue – comme l’Europe du sud-est et certains pays du Moyen-Orient où les alphabets sont souvent différents – la situation est autre. Dans ces mêmes pays, le résultat de ce laxisme a des répercussions déplorables sur le niveau de français des apprenants. Ceci dit, tout n’est pas à blâmer dans cette nouvelle réalité mais la situation exige une révision des objectifs et des méthodes d’apprentissage.
Après avoir exposé le problème de base, notre communication présentera le contexte d’étude dans lequel se base notre réflexion : un contexte universitaire d’apprenants hébréophones, arabophones et russophones suivi depuis l’apparition des nouvelles ressources technologiques jusqu’à ce jour. Nous soulèverons les points suivants et proposerons des prises de positions :
– Objectifs des cours de français en général et en contexte universitaire
– Quelle place donner aux cours en présentiel face aux nouvelles technologies qui se forcent aussi bien aux enseignants qu’aux apprenants
– Programmes et méthodes d’apprentissage
– Revoir et redéfinir l’éthique de l’enseignement des langues vivantes
Tout en intégrant les nouvelles technologies ainsi que les épreuves d’évaluation TCF, DELF et DALF à notre cursus, nous plaidons pour le maintien d’un enseignement élaboré de la langue en parallèle à un apprentissage des stratégies de communications vivantes : maîtriser un bon français avant de se permettre le français « globalisé ».