Le choix, la didactisation et l’organisation des ressources en anglais langue étrangère par les enseignants du secondaire en France : vers un genre professionnel
En France, dans les années 2000, est apparue, en didactique des langues étrangères, une méthodologie dite actionnelle engendrant une évolution des manuels et des pratiques de classe (Conseil de l’Europe, 2001). Soumis aux instructions officielles, les supports et les pratiques ont été orientés par ces prescriptions (Bulletin Officiel, 2005 et 2010). L’évolution des ressources en fonction des préconisations méthodologiques officielles est identifiée comme un point nodal pour les pratiques de classe. Les recherches montrent que, dans une perspective actionnelle, les documents authentiques devraient être privilégiés et qu’ils devraient être organisés selon une logique de documentation (Bento, 2015a, 2015b ; Bento, Riquois, Beauné, 2015 ; Puren 2013).
Dans le cadre d’un projet de recherche sur la gestion des ressources (Ressources vivantes pour l’enseignement et l’apprentissage) par des enseignants de lycée en France, on s’est interrogés sur les critères qui guident la sélection d’une ressource par les enseignants d’anglais. Quelles sont les ressources privilégiées ? Comment sont-elles organisées au sein des séquences pédagogiques ? Quelles didactisations subissent-elles ?
À partir de journaux de bord, d’entretiens individuels et d’entretiens d’explicitation collectifs avec des professeurs d’anglais du secondaire, nous avons procédé à une analyse de contenu des discours (Bardin, 2007) nous permettant de déterminer le genre professionnel (Clot et Faïta, 2000) des enseignants quant aux ressources utilisées, leur organisation et les techniques de didactisation mises en œuvre.