Suggestion didactique pour l’enseignement de la morphologie altérative/modificative en italien langue étrangère
Tout apprenant d’italien langue étrangère (LE) est exposé à la morphologie altérative ou modificative (Mutz, 1999) .
Une pré-enquête sur l’usagenatifs confirmerait l’hypothèse sur la nécessité d’enseigner en italien LE : les constructions employées dans 141 textes écrits par des Italiens les suffixes les plus fréquents sont les diminutifs –ino/–etto/–ello l’augmentatif –one ; la majorité des noms des lexicalisés ; le sens dimensionnel est privilégié ; les structures morphologiquement complexes eraient des difficultés .
Comment enseigner la morphologie modificative ?
Six enseignants ont été invités à parler de leur expérience dans un questionnaire semi-dirigé : quelle pédagogie est mise en place pour enseigner la morphologie modificative ? ; que le matériel existant sous-estime la dérivation modificative et qu’elle aborde ces formes au moyen de listes de mots thématiques et décontextualisés.
Comment les manuels et grammaires de référence abordent-ils la dérivation altérative ? L’analyse de cinq des approches divergentes, parfois contradictoires, confirmant la nécessité du travail sur une didactique de la dérivation modificative ; le traitement explicite de est très aléatoire, cible la simplification (structures lexicales présentées comme mots à part entière) et est abordé niveau avancé.
Ceci conduit à faire la suggestion didactique finale, introduire en réception au niveau A1 (avant d’approfondir avec des niveaux avancés) : savoir communiquer implique de savoir comprendre ce qui est dit (Mezzadri, 2003), dont :
– les suffixes, mots et dérivés lexicalisés les plus fonctionnels (fréquents italophones) ;
– simplification (construction prototypique base+suffixe) ;
– contextualisation (syntaxique, discursive) des cibles ;
– construction d’un vocabulaire (les « mots utilisés par un locuteur donné dans des circonstances données » ; Calaque, 2007 : 45) étudié ni listes ni au hasard (Vigner, 1999), mais selon une programmation à long terme cibl une analyse métalinguistique en profondeur sur le sens (Levels of Processing ; cité par Bogaards, 1994), de façon à intégrer les morphèmes dans la mémoire lexicale à long terme ;
– mots familiers aux apprenants, « car en ignorant [ceux-ci] on risque de placer l’élève en position de récepteur passif » (Calaque, 2000 : 22) ;
– pratique de la compréhension et de la production (identification et récupération des formes) ;
activités et exercices (manipulation morphosémantique) interactifs en classe de langue et individuels en autonomie propices à l’élaboration des méthodes d’action transférables dans l’apprentissage de la dérivation (Chini, 2005 : 110) ;
– valorisation de l’approche de l’erreur (Casini & Zucchi, 2009).